MEDIATION

 Qu'est-ce que la médiation animale ?

 


 

Depuis le début des années 2000, les recherches et les expériences se multiplient et les constatations vont, dans les grandes lignes, toutes dans le même sens :

la relation Homme/Animal peut avoir des effets bénéfiques pour l’Homme tant au niveau physiologique, psychologique et social.


La médiation animale est un complément à l’intervention de professionnels du soin et du secteur social. Selon le secteur, elle s’intéresse à l’amélioration du bien-être, à l’accompagnement des soins thérapeutiques, comme aux rapports avec autrui, à l’éducation ou à la délinquance.

Reconnue d’utilité publique par l’Agence Nationale de Santé, elle peut être réalisée sur prescription médicale comme sur votre initiative personnelle.


Les champs d’application en médiation animale :

  • Amélioration du bien-être  
  • Faible estime de soi, problème de confiance
  •  Difficultés d’attention et de concentration
  • Troubles de la personnalité, du comportement
  • Déficits cognitifs, retard de développement
  • Problèmes relationnels, solitude, dépression
  • Isolement, manque de stimulation sensorielle
  • Réadaptation physique
  • etc…


L’utilisation de l’âne offre de nombreuses possibilités de travail et ceci pour une population diversifiée. Sa morphologie, sa sociabilité, ses capacités d’adaptation, son caractère lui confèrent une place toute particulière pour accompagner enfants, adolescents, adultes et personnes âgées dans une dynamique éducative, pédagogique, de loisirs, et aussi thérapeutique en relation avec un professionnel.

De par sa taille plus petite que son cousin le cheval, et son calme, l’âne fait rarement peur aux premiers contacts et il offre la possibilité de l’aborder avec confiance. Sa morphologie moyenne convient aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Malgré sa taille modeste, il peut porter un poids suffisant pour mettre en œuvre un travail de portage avec des enfants. Le travail de portage est un travail psycho-corporel et non de la monte car il ne s’agit pas ici du cadre de l’équitation.

L’âne est connu pour son caractère doux, affectueux, attachant, calme, et patient.

Il offre sa qualité relationnelle, son attention, mais aussi sa lenteur.

 


    

De plus, l’instinct animal se définit par la capacité qu’il présente à déceler l’état émotionnel de la personne qu’il va accompagner. Pour cela il va décider de venir sentir les paumes de mains qui contiennent une multitude de glandes sudoripares par lesquelles nous véhiculons nos émotions. Chaque émotion porte une odeur significative qui indique à l’animal « l’état » de son interlocuteur.

Il faut que l’âne soit bien éduqué, manipulé et respecté. Dans ce cas, c’est un animal qui recherche la compagnie humaine. La relation établie avec les ânes peut être forte, ce qui est déterminant dans le processus de médiation.

 L’ânier doit connaître parfaitement ses ânes.

 

L’âne de par son comportement rassure mais peut aussi :

  • Être un partenaire d’une relation sans aléa. L’âne ne triche pas, ne juge pas et ne peut pas trahir.
  • Être une source de valorisation, on s’occupe de l’âne, on comprend ce dont il a besoin.
  • Être une source d’apaisement. La présence d’un animal, après une période de mise en confiance, apporte souvent des moments de calme et de détente.
  • Être une source et objet d’affection. Certains moments, comme le temps passé au pansage (action de brosser l’animal), permettent des échanges d’affection et de bien-être.
  • Permettre des « ouvertures sociales », des échanges.



Bienfaits et bénéfices :

  • L’animal est un facilitateur.
  • Il renforce le soin.
  • La médiation animale facilite les échanges, brise l’isolement.
  • Elle atténue le handicap.
  • Elle déclenche un intérêt, un contact.
  • Elle permet la communication non-verbale.
  • Elle peut déclencher des souvenirs chez les personnes âgées.
  • Elle permet de se dépasser dans ses gestes.
  • Elle peut responsabiliser la personne et ainsi la valoriser.
  • Elle stimule les sens.
  • Elle facilite l’apprentissage.

 


Les limites et difficultés font souvent suite à une méconnaissance ou un manque de communication. L’ânier ne peut exiger tout savoir sur la personne, par contre il doit être tenu informé des éventuelles réactions possibles se rapportant « au handicap » de celle-ci.

L’ânier a un devoir de confidentialité.

 

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Point de vue d’un médecin-psychiatre

 

Dr Patrick MATHIAS, psychiatre enfants/Adultes intervenant dans le cycle de formation au C.I.D.R. dans le cadre de l’Université de Bobigny.


« Cadichon que tu as de grandes oreilles ! C’est pour mieux t’entendre mon enfant... »

On est en droit de se demander quel est l’intérêt de l’âne dans le soin, l’éducation ou la rééducation.

Dans toute thérapie il faut repérer ce qui est permanent, sécurisant et ce qui bouge.

La sécurité est primordiale : c’est elle qui permettra l’aventure, le mouvement, l’envoi ou plus simplement le petit trot.

Pourquoi l’âne ?

Il nous faut situer ce sympathique animal dans la longue histoire des objets inanimés qui meubleront tout au long de leur vie l’environnement des enfants.

Un enfant a besoin de toucher, de contact, tout concoure à l’éveil de ses sens. Du corps de sa mère peu à peu il s’éloignera physiquement et psychiquement, l’appareil physique étant au service et réciproquement du psychique. Il lui faudra remplacer cette mère par des objets dont la manipulation viendra combler le manque. Ce manque est indispensable à la naissance du désir, à la construction du sujet qu’il devient. Construction ô combien périlleuse !

Chaque chose en son temps, et chaque étape de cette construction est indispensable. Toute rupture trop brutale ou manque excessif pourra avoir des conséquences graves sur le développement de sa personne.

Le temps du petit objet en tissu ou autre matière, de la peluche est présent dans nos mémoires. Les petits animaux arrivent normalement très vite dans cet univers. Leur destin est plus souvent sombre. Pour nos chérubins : poisson rouge, sauterelle, souris, seront les victimes toutes désignées des maladresses, des recherches sur la vie, la souffrance, la mort. Au grand dam de ces adultes raisonnables, il faut bien admettre qu’il n’est pas évident de les aider à différencier ce qui est vivant de ce qui ne l’est pas, ce sera une préoccupation éducative permanente des « bons parents ».

Plus tard les animaux  « nobles » : lapin, chat, chien deviennent de véritables partenaires. Ils sont les confidents et ont droit aux états d’âme mais leur indépendance ou leur appartenance familiale les protégeront des petites misères. Suivant leur taille ils seront portés ou chevauchés avec plus ou moins de bonheur. Il nous faut évoquer le cheval de bois qui reste sinon une réalité du moins une image forte dans la mémoire collective. Le papa, le grand-frère pourra le remplacer fort avantageusement dans les jeux : le « hue cocotte » mériterait une place dans les dictionnaires.

L’âne lui aussi est dans l’imagerie populaire et infantile, il est aussi attaché au folklore de certains pays. Il nous faut lui trouver sa place au côté de son encombrant confrère le cheval. Il fait chétif et attire la sympathie plus que le respect. Sa taille impressionne moins et ne dégage pas cette impression de masse et de puissance du cheval. Ses grandes oreilles seront plus facilement à portée des caresses et des baisers des enfants.


Merci Cadichon !

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La médiation animale peut se définir comme la recherche d’interactions positives par la mise en relation intentionnelle de l'Homme et de l'animal.


Le contact avec les ânes présente des bénéfices pour des populations très variées, selon l'âge, le handicap, ou même le caractère.

Elle peut convenir à des enfants en situation d’handicap, mais aussi à de jeunes enfants timides.

 Le bien-être par l'animal peut se faire pour toute les générations, pour les personnes âgées ou celles atteintes par la maladie d’Alzheimer, et qui peuvent souffrir de manque d'affection. Petit à petit il est possible de retrouver de la motricité par le brossage des ânes, des caresses, ou marcher tout simplement un peu à leur côté.

Pour ces personnes, le toucher est source de réconfort. L'animal est également le moyen d'évoquer des souvenirs pour les personnes issues du milieu rural. L'animal stimule et procure beaucoup de bonheur.

 
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De plus en plus développée en France et en Europe, l’asino-médiation est une « thérapie alternative » qui utilise la présence de l’âne auprès d’un public adulte ou enfant, mais aussi pour ceux souffrant de troubles ou d’handicaps physiques.

Elle offre la possibilité de tisser un lien affectif avec un animal au caractère particulièrement doux, calme, câlin et tolérant. Et de retrouver ainsi certaines émotions perdues ou enfouies, d’oser les exprimer tout en apprenant à mieux les gérer et/ou les contrôler…


A la différence d’un cheval qui se dresse, un âne s’éduque…

Nous ne pouvons pas obliger un âne par la force ou la soumission, nous devons le convaincre et c’est précisément ce trait de caractère particulier qui est utilisé en thérapie.

Pour convaincre, il faut savoir puiser dans ses propres ressources, ses propres facultés de relation, trouver les attitudes justes, apprendre à penser autrement pour comprendre…

Il faut utiliser la confiance, donc développer avant tout sa propre confiance en soi et la confiance en l’autre…

Les liens affectifs qui découlent d’une telle relation permet de surmonter et de dépasser un grand nombre de difficultés.

L'âne s'avère par nature intelligent, tendre, sensible et très respectueux de l'Homme.

Les animaux nous font du bien.

Par le rythme qu'ils imposent à l'Homme qui les respecte, ils apaisent, soulagent les maux, et sont une « ode » à la vie.

Chacun d'entre-nous peut, au contact des ânes, se ressourcer pour vivre des émotions fortes.